Appel à communications

Appel à communications

 

Colloque “Territoire(s) & Sécurité(s)” 

 

 

 

 

 

3 juin 2021

 

 Institut Francilien d'Ingénierie des Services, 6-8 Cours du Danube, 77700 Serris

 

https://cts-2021.sciencesconf.org/

 

 

 

Appel à communications

 

 

 

« Tout est territoire » a écrit au début des années 1990 la géographe Maryvonne Le Berre (1995).À différentes échelles, celui-ci relève effectivement de l'intime pour chaque individu, du politique pour l'espace public ou de la Nation pour ce qui engage le destin du pays. Trente ans après, cette formule demeure toujours aussi valable même si les contours de ces territoires n'ont cessé d'évoluer (décentralisation, intégration européenne, émergence des métropoles...). De nouveaux territoires sont aussi apparus avec le développement du numérique et la transformation numérique.

 

 

 

La représentation des territoires elle-même a changé avec des limites moins marquées entre les villes et les campagnes. Selon l'INSEE, 95 % de la population française vit désormais sous l'influence des villes, si l'on considère les unités urbaines de plus de 1500 emplois et leur aire d'incidence au regard des trajets domicile travail des habitants des communes avoisinantes. Avec le développement des moyens de télécommunications et de transport, l'opposition traditionnelle entre l'urbain et le rural s'est estompée vers des espaces dits « rurbains ». Les espaces atypiques (montagne, littoral, frontière, …) ont aussi connu leurs propres mutations, de même que l'espace aérien. Le questionnement sur le(s) du territoire(s) anime plus que jamais le débat public. L'appellation attribuée en 2020 au ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales traduit à elle seule les préoccupations du moment.

 

 

 

La façon d'appréhender le territoire est aussi révélatrice des enjeux. Au-delà des analyses académiques (géographie, démographie, sociologie, …) ou administratives (aménagement du territoire), la question cruciale de la sécurité doit attirer l'attention des chercheurs.

 

 

 

Le Centre de recherche de l'Ecole de la gendarmerie nationale (CREOGN) et l'Université Gustave Eiffel ont souhaité ouvrir ce chantier en organisant un colloque destiné aux chercheurs de toutes les disciplines en France ou à l'étranger ayant travaillé ou travaillant sur la sécurité des territoires.

 

 

 

Ce colloque vise à encourager la diversité des approches en mêlant les expériences de terrain et les recherches autour de la notion de sécurité. Il s'agit d'ouvrir les communications possibles aux divers sens que peut prendre le terme de « sécurité », dans ses dimensions prospectives et rétrospectives.

 

 

 

Plusieurs axes de réflexions sont déjà proposés dans l'attente éventuelle d'autres pistes nouvelles. Aussi, ces axes ne préfigurent en aucune manière le programme du colloque.

 

 

 

  • Qui fait la « police » dans le(s) territoire(s) ? Par son histoire, la France a longtemps privilégié une vision centralisatrice malgré plusieurs nuances. Sur ce point, le maillage territorial pyramidal de la gendarmerie nationale, hérité des réformes de 1720, est révélateur. Dans sa communication, l'institution s'enorgueillit de contrôler 95 % du territoire où vit 50 % de la population. De même, le préfet placé à la tête de chaque département, créé en 1790, représente une autre figure de cette centralisation. Toutefois, la police nationale est le fruit d'une histoire plus morcelée, sur un territoire plus réduit (5%) mais avec une population importante (50%). De même, le maire et sa police municipale a acquis ses dernières années une nouvelle envergure en matière de sécurité. On assiste surtout à une diversification des acteurs de la sécurité et à l'affirmation du secteur privé dans ce domaine. « Les agents de l’État ne sont plus les seuls à assurer une mission de sécurité (…) L’État semble se retirer, petit à petit, de son rôle hégémonique de protection. Cette responsabilité, acquise tardivement pourrait donc sembler quelque peu vacillante » estime Frédéric Diaz en 2003. « Le rôle des États garants de la protection des personnes, des biens et de l'information ne va plus de soi » considère en 2004 Frédéric Ocqueteau. Du côté des bandes criminelles, il existe aussi la tentation de « faire la police ». Chaque jour, près de 250 000 policiers et gendarmes agissent sur le territoire national auxquels s'ajoutent 21500 policiers municipaux et 165 000 agents privés.

 

 

 

  • Tous égaux face à la sécurité dans le(s) territoire(s) ? La décentralisation initiée par la loi Defferre au début des années 1980 a contribué à révéler aussi bien la diversité que les disparités des territoires au sein de la République. Les facteurs géographiques, démographiques, économiques et sociologiques ont constitué autant de marqueurs produisant une fragmentation de la vision d'ensemble du pays. L'accroissement de la mobilité et des flux a aussi contribué à brouiller les cartes. En ville, les programmes de sécurité successifs appliqués aux « quartiers sensibles » témoignent de la difficulté pour les pouvoirs publics de garder le contrôle sur ces territoires de la République. « En étant régulièrement le théâtre de violences diverses, ils symbolisent la concentration des phénomènes de l’exclusion et cristallisent les peurs face à l’insécurité », comme le rappelle en 2009 Cyprien Avenel.La police de proximité et autre police de sécurité du quotidien (PQS) interrogent aussi sur le rapport des forces de police à l'autre et à leur espace environnant. Il en est de même pour la sécurité des mobilités. En dehors des forces de sécurité, le territoire est vécu de différentes manières selon son origine ou ses particularités (jeunes, femmes, seniors…). Dans le tissu économique, le rapport à la sécurité des territoires varie aussi entre les grands groupes et les toutes petites entreprises (TPE).

 

 

 

  • L'imprévu comme modèle constant de pensée de la sécurité ? L'urgence, la crise ou la violence (humaine, naturelle ou sanitaire) font partie du quotidien des acteurs de la sécurité. Comment se préparent-ils à gérer l'extraordinaire dans le cadre de leur mission ? Que faire quand la catastrophe survient ? Sur quels ressorts psychologiques compter ? Comment anticiper la crise, grâce notamment aux retours d'expérience (RETEX) ? Que proposent les nouvelles technologies dans ce domaine ?

 

 

 

  • Les nouveaux territoires de la République numérique. Le territoire est devenu plus qu'un « être géographique » grâce aux nouvelles technologies numériques. Les progrès de la digitalisation ont contribué à abolir les distances en offrant une meilleure connexion entre les citoyens et les acteurs de la sécurité. Dans la gendarmerie nationale, l'arrivée de Néogend a bouleversé le rapport du personnel à la brigade territoriale en lui offrant une plus grande mobilité garantissant un accès optimisé aux principaux outils métiers. De son côté, la brigade numérique lancée en 2018 à Rennes permet de répondre 24H/24 et 7j/7 aux interrogations les plus variées des internautes à travers un échange personnalisé avec un gendarme, essentiellement par tchat. Ce poste avancé de l'espace virtuel est également révélateur des nouveaux besoins de sécurité apparus avec le développement d'Internet. Ce nouveau monde numérique a offert de nouvelles opportunités mais il a aussi suscité des craintes en matière de délinquance (escroquerie, pédopornographie, harcèlement, darknet ...). D'autres innovations comme le Big data ou l'intelligence artificielle (IA) soulèvent des interrogations en matière de sécurité et de gouvernance des Data.

 

 

 

  • La sécurité perçue comme élément d’attractivité des territoires. Pour les acteurs socioéconomiques, un territoire « sûr » est un gage d’attractivité qui favorisera leur ancrage au territoire et la pérennité de l’activité économique. Cette sécurité perçue est complexe et mérite d’être analysée du point de vue des territoires, de ses parties-prenantes et aussi du point de vue de la valorisation du patrimoine.

 

·       Etc.

 

 

 

Le défi de notre temps est bien là : penser tout à la fois les réseaux virtuels, l’identité territoriale et les nouveaux territoires de la sécurité.

 

 

 

 

 

Les mots clés

 

Appropriation territoriale, crise, Data, données, drones, frontière(s), formation, flux, innovation, gendarmerie nationale, gouvernance, Intelligence artificielle (IA), mobilité, numérique, patrimoine, police municipale, police nationale, police de sécurité du quotidien (PSQ), proximité, safe city, smart city, sécurité, simulation, vidéosurveillance, vulnérabilité.

 

 

 

 

 

Modalités de participation

 

Les personnes qui souhaitent soumettre une proposition de communication sont invitées à déposer pour le 28 février 2021 sur le site du colloque (https://cts-2021.sciencesconf.org/) au format Word ou PDF un texte comprenant une courte présentation, un plan détaillé de la communication, l'approche méthodologique envisagée, les résultats obtenus ou visés et une bibliographie (15 références max.). Le texte ne doit pas dépasser 1000 mots.

 

 

 

Une publication des actes est programmée ainsi qu’un numéro spécial dans une revue scientifique. Les informations seront précisées ultérieurement.

 

 

 

 

 

Le comité scientifique

 

  • BOURRET Christian, PR, Université Gustave Eiffel, laboratoire DICEN IDF (Dispositifs d’Information et de Communication à l’Ere Numérique)  christian.bourret@univ-eiffel.fr 
  • CALISTE Jean-Pierre, Université de Technologie de Compiègne / Codata France
  • DAVID Amos, PR, Université de Lorraine, amos.david@univ-lorraine.fr
  • FABRY Nathalie, MCF-HDR, Université Gustave Eiffel, laboratoire DICEN IDF (Dispositifs d’Information et de Communication à l’Ere Numérique), nathalie.fabry@univ-eiffel.fr 
  • Commandant Benoît HABERBUSCH, docteur en histoire, chef du département Recherche et Stratégie CREOGN : benoit.haberbusch@gendarmerie.interieur.gouv.fr 
  • JEAN-NOÊL Luc, PR émérite, Université Paris-Sorbonne, Ecole doctorale Histoire moderne et contemporaine-Centre d'histoire du XIXe siècle, jnoel.luc@gmail.com
  • PARRINI-ALEMANNO Sylvie, PR, CNAM Paris, laboratoire DICEN IDF (Dispositifs d’Information et de Communication à l’Ere Numérique), sylvie.parrini-alemanno@lecnam.net
  • SAINT-GERAND Thierry, PR émérite, Université Caen, CNRS Caen, laboratoire IDEES (Identité et Différenciation de l'Espace, de l'Environnement et des Sociétés )
  • SEVERO Marta, PR, Université de Paris-Nanterre, laboratoire DICEN IDF (Dispositifs d’Information et de Communication à l’Ere Numérique), msevero@parisnanterre.fr
  • ZACKLAD Manuel, PR, CNAM Paris, laboratoire DICEN IDF (Dispositifs d’Information et de Communication à l’Ere Numérique), manuel.zacklad@lecnam.net
  • ZEGHNI Sylvain, MCF-HDR, Université Gustave Eiffel, laboratoire LVMT (Ville, Mobilité, Territoire), sylvain.zeghni@univ-eiffel.fr 

 

 

 

Le comité d’organisation

 

 

 

 

      Partenaires : 

 

  • Centre de recherche de l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale
  • Université Gustave Eiffel
  • CPU
  • Agglomération du Val d’Europe
  • CASDEN Banque populaire
  • Codata France

 

Bibliographie :

Voir la bibliographie complète à la fin de ce document.

 

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